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175 ans des CFF

La genèse du train en Suisse

9 août 1847, canton de Zürich

Un curieux véhicule se met en branle au départ de Zürich, crachant des panaches de fumée et sifflant de puissants chuintements de pression. Posé sur deux rails métalliques parallèles, le convoi est hétéroclite: composé de wagons mêlant marchandises et passagers, ceux-ci sont de toutes les couleurs. Le premier train suisse est parti pour parcourir les 23 km de la première ligne de chemin de fer helvétique. 

Reconstitution du Spanisch-Brötli-Bahn – Source: wikipedia.org

Le Spanisch-brötli-bahn – c’est le nom qu’on lui connaît actuellement – est une figure emblématique de l’histoire suisse. Pour la petite histoire, il se fabriquait à Baden des petites pâtisseries dont raffolaient les Zurichois. Avec l’ouverture de la ligne, la possibilité de consommer ces petits pains s’est amplement élargie pour les Zurichois, d’où le nom de notre premier train. 

Un réseau disparate

Revenons au réseau ferroviaire dans son ensemble. La Suisse accusait un sérieux retard technologique sur ses voisins qui comptabilisaient déjà plusieurs milliers de kilomètres de voies ferrées! Le problème du pays, c’est sa topographie et le coût engendré par les ouvrages nécessaires pour les traverser: ponts, tunnels, renforts de terrains, etc… La Confédération ne veut pas investir dans cette innovation, et ce sont donc des entrepreneurs privés qui démarrent le réseau ferroviaire suisse. 

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D’immenses chantiers sont alors mis en oeuvre pour rattraper le retard, des chantiers qui laisseront la place 12 ans plus tard à cinq grandes compagnies de transport régionales. Nous sommes en 1859, le train est bel et bien arrivé en Suisse. 

Le réseau en 1892 – Source: alptransit-portal.ch

Malheureusement, en raison de ces multiples compagnies, les liaisons ne sont pas toujours linéaires. Il est impossible de traverser le pays d’un bout à l’autre en une traite, et de nombreuses disparités divisent les exploitants. Pour résumer, voyager en train à cette époque était le chenit… Cette situation embarrassante surtout pour les voyageurs finira par devenir carrément néfastes au transport ferroviaire, d’autant plus que les énormes coûts des travaux de construction peinent à être amortis. 

Une compagnie nationale

En 1863, de nombreuses compagnies ferroviaires sont au bord de la faillite. L’arrivée de nombreux touristes anglophones permet de sauver un peu la mise, mais cela ne suffit pas. Des grèves surviennent et le mécontentement se fait ressentir auprès des usagers. Le train n’est pas mort pour autant puisque c’est vers la fin du XIXe siècle que naissent les grands projets de liaison transalpine. Il n’y avait jusqu’alors pas de moyen de franchir les Alpes autrement qu’en contournant les montagnes, ce qui se révélait long (et coûteux donc). En 1879, le tunnel du Gothard est inauguré, une véritable prouesse d’ingénierie qui relie non seulement la Suisse du nord au sud, mais également l’Europe entière! 

Neuf ans plus tard, les Suisses reconnaissent la nécessité de la reprise du réseau ferroviaire par la Confédération et votent en faveur de celle-ci: les CFF (Chemins de Fer Fédéraux) étaient nés. 

L’évolution du logo des CFF – Source: sbb.ch

De grands changements

Les coûts de cette reprise sont énormes: près d’un milliard de francs! Il fallait en effet racheter chaque compagnie existante et en assurer le fonctionnement. C’est le rôle des CFF, une entreprise publique qui traînera cette dette jusqu’en 1944! Les défis pour la compagnie sont immenses aussi: 

  • Deux grandes guerres qui ont détruit l’Europe;
  • L’arrivée de l’électricité qui a chamboulé complètement la motorisation des véhicules, avec certes de nombreux avantages;
  • La démocratisation des véhicules automobiles, et notamment des voitures, ce qui a grandement menacé l’utilisation du train (d’ailleurs, de nombreuses petites lignes de transports en ont été victimes).

Mais le pari est gagnant. Aujourd’hui, quand on pense à la Suisse, on pense automatiquement aux trains. Celui-ci est devenu un acteur incontournable de nos activités économiques et industrielles, et de nombreuses personnes l’utilisent tous les jours pour se déplacer! Le réseau ferroviaire de notre pays est d’ailleurs l’un des plus denses au monde! Il n’y a pas à dire, la Suisse, c’est le pays du train. 

Et en 2022?

L’un des convois qui parcourt les grandes lignes du pays – Source: abouttravel.ch

Les défis ne sont pas les mêmes, mais ils sont toujours là! L’évolution des technologies, mais également de nos états d’esprit contribuent à forger de nouveaux challenges pour nos trains: 

  • Le train est populaire. Peut-être même trop. Essaie de monter dans un train aux heures de pointe pour t’en rendre compte. La qualité des prestations doit être maintenue pour éviter de glisser sur une mauvaise pente. 
  • Le réseau est très chargé, il existe des tronçons très sensibles qui peuvent paralyser le pays en cas de pépin. Certains événements passés nous ont donné un petit aperçu.
  • L’évolution de la politique des transports qui prônent la mobilité verte (et donc des transports publics) encourage la population à employer notamment le train. La capacité des véhicules et des infrastructures devra suivre. 
  • L’approvisionnement énergétique nécessaire au fonctionnement des trains devra également être assuré à l’heure où on parle de difficulté à répondre à la demande. Heureusement, les CFF ont très vite été pionniers dans la création d’énergie électrique avec la construction de nombreux barrages dans nos montagnes. Nul doute qu’ils sauront faire face à cette nouvelle question essentielle à leur survie. 
  • La remise en question du transport de marchandise par route implique évidemment largement les CFF. Ils occupent déjà une part très importante grâce à CFF Cargo, mais il faudra faire cohabiter cette augmentation potentielle avec celle du trafic voyageur. 

C’est la fête!

Deux Re 4/4 customisées pour l’occasion – Source: railpassion.fr

Il y a donc du pain sur la planche! Mais pour l’heure, songeons à la fête. De nombreux événements se succéderont ces prochains week-ends sur le territoire helvétique pour célébrer les 175 de notre compagnie de chemin de fer. Je ne peux pas tous les citer sur ma page évènements, aussi je te présente ici une petite sélection romande et te renvoie à leur site respectif pour plus de détails:

Sources

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2 commentaires sur “175 ans des CFF”

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