Découvre le barrage antichar en vidéo!
J’ai eu l’occasion de découvrir le barrage antichar d’Évionnaz à plusieurs reprises, mais la plus remarquable est sans conteste ma dernière visite d’avril 2022, en compagnie des pros de la fortif’ 😉
Cet article parle de la première partie du barrage antichar d’Évionnaz, située sur la rive gauche du Rhône. Pour la suite de cette ligne de défense, rendez-vous en rive droite!
J’en ai profité pour réaliser une vidéo qui retrace au mieux l’ensemble de ces ouvrages de défense aujourd’hui désuets. N’attends pas et retrouvez en détails tout ce que tu viens de lire!
Une position stratégique depuis longtemps
La plaine du Rhône a été largement fortifiée durant le XXe siècle pour empêcher l’ennemi potentiel de remonter la vallée et accéder au fameux “réduit national”. On compte en tout pas moins de quatre lignes de barrage antichar entre le Léman et Martigny, mais celle d’Évionnaz a la particularité d’exister depuis le XIXe siècle.
Naturellement, à cette époque, elle ne se présentait pas sous sa forme actuelle, mais Évionnaz constituait alors le verrou sud du défilé de Saint-Maurice, l’un des plus importants nœuds de fortification du pays sous le Général Dufour. Partons à la découverte de cette fortification comprenant le barrage lui-même ainsi qu’une série d’ouvrages de défense, dont un fort sur quatre niveaux.
Évionnaz: début du barrage antichar
Dans le versant à côté du village d’Évionnaz se cache un important fort de défense réparti sur quatre niveaux. Il était équipé de diverses armes (2 canons antichars de 9cm, 4 mitrailleuses MG 51 et plusieurs postes d’observation / créneaux FM). Malgré tout cela, il est évidemment bien caché sous la forêt devenue dense avec les années. À noter qu’un projecteur permettait la surveillance de la plaine de nuit. Je n’ai personnellement pas encore visité l’intérieur de cet ouvrage, mais tu peux le faire par l’association Proforteresse.
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Au pied de ces embrasures, le barrage antichar prend naissance avec une série de dents de dragon. Deux routes croisent son tracé, et l’on retrouve alors en amont du barrage la position initiale du XIXe siècle, connue comme “la redoute d’Évionnaz”. C’est sur cette colline que se trouvait la fortification du Général Dufour, remplacé avant la Seconde Guerre mondiale par des dispositifs plus récents. On y trouve aujourd’hui deux casemates de tirs ainsi que deux baraquements ayant probablement servi de stockage et dépôt munitions.
Croisement d’axes importants
La ligne du barrage ne passe pas elle-même par la colline, mais on la suit alors qu’elle traverse la route cantonale. On y trouve différents puits pour arrimer les fameuses “araignées”, obstacles démontables à poser sur la route. Celles-ci se répartissaient en deux rangées, et l’ensemble des éléments les constituant est toujours visible du côté sud de la RC. Tu noteras que le barrage est ici sous sa forme “guerre froide”, c’est une version rare de BAC puisque la plupart d’entre eux ont été construits avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi qu’étaient rangées ces araignées.
Deuxième axe important : la voie ferrée. Il y avait probablement un système de défense sur cet axe (OMI?), mais plus rien n’est visible aujourd’hui. La suite est moins évidente: le barrage disparaît sous le pont de l’autoroute et un dépôt industriel. En fait, il est presque impossible d’en suivre le tracé, même si de nombreux toblerones sont observables dans la zone en question. Toutefois, il est évident que ceux-ci ont été “rangés” là sans but précis et sans réel ménagement. La dernière route avant le Rhône permet tout de même de retrouver la trace du BAC puisque des puits sont visibles dans le goudron. De là, il est aisé de visualiser la suite de la ligne du côté de Collonges.