Dorénaz est un petit village tout près du coude du Rhône, en Valais. Cette commune connaît une riche histoire minière puisqu’on y exploitait à la fois des ardoisières et de l’anthracite. Il y avait également quelques autres minéraux, mais cela est anecdotique en comparaison. Les mines d’anthracite de Dorénaz constituent sans conteste l’exploitation la plus remarquable et la plus visible encore de nos jours. Un grand complexe industriel a été construit à près de 1’600m d’altitude pour mener à bien l’activité minière.
Un village abandonné dans la montagne
Quatre bâtiments. C’est ce qu’il reste des vastes installations des mines d’anthracite de Dorénaz 😮 Pendant longtemps, ces structures de pierres anciennes sont restées à l’abandon, statut qui m’aura donné la possibilité de les visiter en 2019. Aujourd’hui, ce temps est révolu! Les ouvertures ont été condamnées, et il semblerait bien qu’un projet de réhabilitation soit en cours, d’après les dires d’une personne habitant dans les environs. Pour la petite histoire, il s’y serait passé des choses assez étonnantes telles que des cultures de cannabis ou des tournages de films… Tu m’as compris.
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Je ne connais pas les détails du projet en cours, mais il est certain que les choses bougent par là-haut! Quelques semaines après notre passage au village, de grands panneaux ont été mis en place, et il est probable que des caméras de surveillance y montent la garde (c’est en tout cas ce qu’indique l’un des panneaux). Quoiqu’il en soit, les bâtiments restent de très beaux vestiges de l’exploitation minière, relativement bien conservés, et je souhaite vraiment plein succès à la personne ou à la société qui a racheté le complexe dans la réalisation de leur projet 😀 (si tout est que les bâtiments soient conservés)
Des galeries à retrouver
Depuis ma première venue, j’avais connaissance des galeries environnantes. J’ignorais leur emplacement exact, mais il était évident que les retrouver exigeait un peu de temps. Temps que je n’avais pas eu en 2019. Cela m’a permis de perfectionner les localisations potentielles de ces entrées grâce aux connaissances acquises entretemps, et je dois reconnaître que cela a été payant! 😁
La première galerie visitée (connue comme la galerie 0 sur les plans) se trouve être en aval du village minier. Sa particularité est de servir d’exutoire pour les eaux souterraines. C’est donc sans réelle surprise que nous découvrons un puissant ruisseau qui surgit de la caverne, cloisonnée par des planches. Le cadenas étant ouvert, nous n’avons pas eu de problème à pénétrer dans ce boyau plutôt humide. 😉 La visite se faisait obligatoirement les pieds mouillés, ce qui était un peu dommage puisque nous étions en tout début de journée. Mais nous aurions regretté de ne pas avoir tenté. Le fond recèle une petite cascade, et surtout un puits conduisant plus haut, mais beaucoup trop glissant pour pouvoir nous y aventurer. J’ignore si le puits rejoint la galerie au-dessus, mais je reste intrigué par sa configuration 🤔
La galerie 1 officielle est au niveau du village. Malheureusement, plus rien n’est accessible, mais j’avais repéré une potentielle galerie supplémentaire sur les cartes, en peu plus haut. Et je ne m’étais pas trompé.
Ce qui est étonnant, c’est qu’elle ne figure pas sur le plan des mines d’anthracite de Dorénaz. Il est probable qu’elle ait été creusée sous la période Dionisotti, autour de 1940, et comme le plan date du début du XXe siècle, il s’agit peut-être d’une excavation tardive. Quoi qu’il en soit, elle nous a offert de beaux vestiges d’une cavité artificielle, avec de l’étayage, des murs de pierres, et une magnifique échelle de bois à l’ancienne 🤩 (que j’ai apparemment oublié de prendre en photo…)
Et des vestiges pour nous y aider
La suite se révèle moins prolifique. Il faut grimper et s’enfoncer dans le terrain 🥵 La chaleur est lourde, la pente glissante. Notre attention est attirée par quelques vestiges dans la forêt, mais c’est n’est qu’après coup que nous réalisons qu’il s’agit de l’ancienne galerie numéro 2, complètement obstruée. C’est dommage car c’est potentiellement la plus longue, et elle communique avec les autres niveaux par des puits verticaux. Le seul espoir reste de pouvoir y accéder par la galerie numéro 4 (donc la 3 officiellement 😂)
Malheureusement, ici aussi, les rochers se sont effondrés sur l’entrée. Accès impossible. En revanche, quelle ne fut pas ma joie lorsque j’ai vu qu’un wagonnet de mine était encore stationné à deux pas de la galerie! J’adore ces petits véhicules qu’on chargeait de minerai! 😃 Les mines d’anthracite de Dorénaz possédaient sans doute un vaste réseau de voies, et les multiples vestiges aux abords des entrées sont là pour en témoigner.
L’explo en vidéo!
Des vestiges insoupçonnés
La suite de l’explo s’est révélée porteuse de découvertes à nouveau. Nous savions qu’il y avait sans doute des restes à observer par là-haut, car la carte topographique mentionne une ruine. Après quelques bases de murs en pierre, et un bout de voie ferrée, nous sommes tombés sur une impressionnante structure composée de murs et de restes de câbles.
Ayant vu quelques images d’archives du village minier, j’ai remarqué qu’une installation de transport de minerai provenait en amont des bâtiments. Je pensais qu’il s’agissait d’un dévaloir, mais j’ai vite compris sur place qu’il s’agissait d’un téléphérique! Ce constat était une véritable surprise, je n’imaginais pas qu’un second câble partait plus haut encore que le village…
Dernières galeries
Les dernières entrées des mines d’anthracite de Dorénaz sont malheureusement toutes effondrées. Elles nous attendaient un peu plus haut encore dans la forêt, et il s’y trouvait encore quelques vestiges de rails entreposés sur le replat de leur sortie. J’ai été intrigué par un autre replat situé dans les environs directs, mais l’investigation sur place n’a rien donné de concret, ni les recherches complémentaires post-explo 😅
Des traces jusqu’en plaine
L’exploitation de Dorénaz est encore visible jusqu’au fond de la plaine du Rhône! À Vernayaz, il existe encore l’usine où étaient fabriquées les briquettes d’anthracite! Sa haute cheminée s’élève encore dans le ciel valaisan, mais je ne crois pas qu’elle soit vraiment utilisée encore. L’usine oui, différentes entreprises cohabitent sur le site, réparties dans les différents bâtiments.
Non loin de là, on peut observer les socles d’un pylône du téléphérique, des socles qu’on peut aussi observer plus haut dans la montée, au niveau d’Alesse et également un peu plus haut encore, un peu avant le village minier.
L’explo en vidéo!
Merci d’avoir parcouru ce récit, j’ai pas mal abrégé car il y aurait beaucoup à raconter (notamment du fait que nous étions sur place depuis le soir avant… Mais cela restera privé pour l’instant 😉). Je lis volontiers tes commentaires sous cet article, n’hésite pas à y laisser tes impressions, tes souvenirs, ou autres!
Bonjour. C’est tout simplement extraordinaire ! Le reportage est magnifique. Je me réjouis de découvrir la suite. Je me présente et vous informe. Je suis actuellement en charge de la coordination de la réhabilitation du site. Un projet est en cours. Le propriétaire m’a chargé de cette mission avec le concours de M. Fracheboud. Le propriétaire est M. R. C. beau-fils de Joseph DIONISOTTI ! Je possède nombre de dossiers qui sont à votre disposition. Il me serait fort agréable de vous rencontrer à votre convenance. Et BRAVO car vous m’avez fait rêver au futur qui a déjà commencé. JM Roduit
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre retour. Je suis enchanté que mon reportage vous plaise. J. D. m’a effectivement informé qu’elle vous en avait parlé 😉
Un grand merci pour vos informations et votre proposition de rencontre que j’accepte volontiers. J’ai pris la liberté de modifier votre commentaire pour en supprimer vos informations personnelles. Je reviendrais vers vous rapidement pour en discuter.
Bien à vous
Mathieu