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Portes ouvertes à Nant de Drance (journal d’explo)

Ce mois de septembre a vu l’inauguration officielle de la toute nouvelle centrale de Nant de Drance, un gigantesque complexe hydroélectrique à la frontière française. Cette centrale souterraine permet de produire l’équivalent de la centrale nucléaire de Gösgen (900MW), ce qui n’est pas à négliger! 

J’ai déjà pas mal parlé du principe de fonctionnement de ces installations dans mon précédent article sur Nant de Drance, vas-y jeter un coup d’œil si cela n’est pas clair pour toi! 

Ici, je veux te partager la visite que j’ai personnellement réalisée. 

Un voyage entre de bonnes mains

Nant de Drance SA a organisé les choses comme il faut: tout le transport depuis Martigny était offert! C’est donc avec un impressionnant voyant dans le Mont-Blanc Express que démarre cette visite: un long trajet qui permet d’admirer toute la vallée du Trient et ses petits villages: Salvan, Les Marécottes, Le Trétien, Finhaut et enfin, Le Châtelard. 

De là, un transport par bus a été prévu pour se rendre jusqu’à la centrale, et c’est là qu’arrive la plus grosse surprise du jour. Je pensais que la route montait jusqu’au barrage d’Emosson, et que de là un accès se ferait jusqu’à la centrale. Mais il n’en fut rien!

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En réalité, le gigantesque chantier de la centrale de Nant de Drance a été possible grâce à la création d’une longue galerie routière souterraine qui part depuis Le Châtelard, à environ 1115m d’altitude, et qui grimpe ensuite dans la montagne jusqu’à l’usine, près de 800m plus haut! Et ce n’est pas un petit tunnel, il fallait que les camions de chantier puissent se croiser dans ce boyau éclairé par des tubes néon. 

nant de dranse tunnel chantier

D’immenses cavernes

Une fois arrivés, une immense caverne s’ouvre au-dessus de nos têtes. C’est ici qu’ont été installés les bureaux pour le chantier et la gestion provisoire du site, un empilement de portacabines qui accentue la sensation de grandeur de la caverne. Avant de pénétrer dans le périmètre à proprement parler de la centrale, on distingue sur la gauche la galerie du tunnel qui se poursuit plus en amont, en direction du barrage du Vieux Emosson où se fait la prise d’eau. 

nant de dranse bus navette barrage
Le bus navette et les bureaux derrière (ou plutôt au-dessus)

La première galerie est un vrai spectacle de son et lumière qui nous conduit vers la caverne des transformateurs. L’accès n’y est évidemment pas possible, et elle se trouve d’ailleurs cloisonnée derrière un haut mur en brique. Mais la sensation de gigantisme est là: les portes sont immenses, et la grandeur de l’installation démontre bien l’ampleur du chantier. De nombreux panneaux d’informations ont été présentés ici, donnant des informations sur le chantier, la centrale et son fonctionnement. C’est un vrai goulot d’étranglement tant il y a de visiteurs, lesquels prennent évidemment le temps pour lire les panneaux (ils sont là pour ça 😜). Personnellement, je me suis contenté d’en faire des photos pour les lire tranquillement à la maison, mais il est vrai que je savais déjà deux-trois trucs sur cette centrale. 

Au fond de cette galerie “touristique”, on aperçoit de gros tuyaux rouges. Au début, on peut penser que ce sont des conduites d’eau, mais en fait il s’agit des câbles électriques qui sortent des transformateurs et partent direction le Châtelard, via le tunnel d’accès routier. 

transformateur nant de dranse centrale
Les conduits d’électricité après le passage des transformateurs

La visite se poursuit par un conduit plus sombre, je n’ai d’ailleurs pas tout de suite réalisé qu’il fallait passer par là 😅. Mais je pense que cela était voulu. On avance dans cette pénombre jusqu’à un nouveau seuil, lequel s’ouvre sur l’impressionnante salle des machines! 52m de haut et 32m de large en tout et pour tout! Cette sensation de grandeur est toutefois atténuée car la salle est séparée en différents étages, les 52m ne sont donc pas réellement visibles. 

Le gigantisme en action

Mais on se croirait dans Star Wars! Des lumières violettes et bleues éclairent la longue caverne, et on aperçoit bien les 6 blocs moteurs-alternateurs répartis sur sa longueur. Des sortes de “cabines” recouvrent leur sommet, et seules quelques petites fenêtres permettent de voir à l’intérieur une petite part du système de production du courant. 

salle machine nant de dranse
L’immense salle des machines de la centrale

Tout au sommet de la caverne se trouvent les deux ponts roulants qui ont déjà beaucoup œuvré pour la construction de l’installation. On imagine la puissance que doit dégager leur moteur pour lever des éléments constituant les unités de production: segment de conduite, moteur et autres joyeuseries maintenant enfouies dans les étages inférieurs. 

D’ailleurs, ce qui serait vraiment intéressant, c’est ce qui se trouve dans ces étages inférieurs, sous nos pieds: les moteurs-alternateurs, les pompes-turbines, les canalisations avec les vannes d’entrée et de sortie (sphériques). Tout le bloc sur le côté du bâtiment serait intéressant à voir aussi, avec les systèmes de production électrique, les circuits de refroidissement et toutes ces combines 😅 Mais ce secteur n’est pas visitable. Ces portes ouvertes accueillent chaque jour entre 1’500 à 2’000 personnes, il est donc impossible d’organiser des visites détaillées à ce point avec ce quota. Peut-être cela viendra-t-il un jour?

On en veut encore

salle des machines centrale nant de dranse
Les blocs 1 – 2 – 3 et leur « cabines ». Au fond, la large pont roulant au sommet de la caverne

La visite de la centrale de Nant de Drance se limite donc à ces grands espaces qui n’en restent pas moins impressionnants! On notera quand même les tables de l’apéro et les fours à raclette qui sont restés en place depuis l’inauguration avec les instances officielles. Dommage qu’il n’y a personne pour servir, on aurait bien mangé une petite raclette dans la centrale 😂

Mais ils avaient prévu le coup! À la sortie de l’usine, avant de remonter dans le bus, nous recevons quelques goodies Nant de Drance ainsi que… des bons pour des boissons et une raclette à la gare de Châtelard! Quelle bonne idée, le geste est bienvenu, et la descente dans le long tunnel se fait en emportant les souvenirs d’un lieu qu’il sera peut-être difficile de revoir dans le futur. À moins que Nant de Drance SA se décide à lancer des visites ponctuelles de ces installations grandioses 🤔

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2 commentaires sur “Portes ouvertes à Nant de Drance (journal d’explo)”

  1. En effet c’était magnifique et très intéressant à voir. On ne sait pas si on aura à nouveau l’occasion de visiter. J’espère qu’ils feront des visites groupées car l’aspect technique m’intéresse vraiment. Bravo à eux et à toi pour ces belles photos et explications.

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